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Labelblue - Belle et bien naturellement
30 septembre 2008

Ca chauffe, ça chauffe pas ???

chaudGros dilemne à chaque élaboration de formule...

Voyons ce qu'on peut déjà résumer...

flacon___hydrolatHE

Les huiles essentielles et les hydrolats : A introduire toujours à une température inférieure à 40°C. Au delà, ils perdent leurs propriétés partiellement ou totalement. Les molécules aromatiques sont très volatiles et se modifient sous l'influence de la température. (merci Cosméto... ;-) )

La glycérine supporte la chauffe, l'aloe vera non, d'où l'intérêt de l'emploi d'aloe vera concentré qui permet d'utiliser de l'eau en phase aqueuse et d'ajouter l'aloe vera concentré quand l'émulsion atteind une température inférieure à 40°C. Je n'ai pas d'information sur le silicium liquide mais je préfère l'ajouter sans le chauffer.

emulfisiantLes émulsifiants : A utiliser à la température indiquée par le fabriquant. Ne pas confondre température de fusion et température d'émulsion ! Se méfier des indications des fournisseurs, tenter d'obtenir le nom utilisé par le fabriquant et se référer à une fiche technique du fabriquant. Si vous utilisez un émulsifiant à une température inférieure à la température prévue, il est possible que vous obteniez une émulsion mais elle risque de ne pas être de bonne qualité (moins fine, moins pénétrante, toucher collant, etc.) ou de ne pas être stable dans le temps (risque de sédimentation, crémage, coalescence...Pas de panique...C'est pour vous habituez doucement aux termes, un article sur le sujet arrive).

L'ester de sucre peut s'utiliser à froid ou à chaud.

cire_abeilleLes cires : Je les introduis toujours dans la part de la phase huileuse mise à chauffer, dès le départ...Même si leur point de fusion est dépassé, elles supportent sans dommage une chauffe à 80°C (je ne dépasse jamais cette température pour mes préparations). Une exception pour les cires florales vendues par le site (fermé) des Folies d'Indigo, qui ne supportent pas plus de 60°C. Dans ce cas, c'est un peu plus complexe... Il me semble que la meilleure solution consiste à les fondre assez pour les détendre avec une huile qu'on ne chauffe pas, on introduira ensuite le mélange qui devrait avoir une consistance très souple après confection de l'émulsion à une température inférieure à 60°C. Ce problème ne s'applique pas aux cires florales dures.

Les actifs : Les introduire de préférence sous 40°C sauf indication contraire expresse du fournisseur. Certains actifs nécessitent une préparation préalable, par exemple une dilution dans un peu d'eau chauffée (qui sera déduite de la quantité de phase aqueuse).

xanthan_gumLes gélifiants : Sauf utilisation de dernière minute en rattrapage d'une consistance "défectueuse", j'utilise toujours les gélifiants (gomme xanthane, gomme guar, gomme adragante, gomme de cellulose, etc.) sous forme d'un gel préparé avant la confection finale de mon produit, dans un peu d'eau chauffée à la température requise dont le poids (je calcule quasi toujours en grammes, et toujours pour les émulsions) sera déduit de la phase aqueuse. J'introduis le gel vers 50°C si la formule nécessite une chauffe. Après la phase aqueuse pour une formulation à froid.

Maintenant, passons à ce qui pose le plus de problèmes et ce pour quoi je n'aurais hélas pas de réponse bien définitive à apporter : Les huiles et beurres

La capacité à supporter la chauffe est directement liée au fait que l'huile ou le beurre soit oxydable ou non. La facilité d'oxydation en dehors de mauvaises conditions de stockage (au chaud, à la lumière, sans un flacon mal fermé), est liée d'une part à la concentration en acide gras saturés, d'autre part à la composition détaillée en acides gras insaturés  (pourcentage d'acide linoléique) et également à la présence de divers autres composants qui ne sont pas des acides gras, les tocophérols (il en existe différents : alpha, béta, delta, gamma...) et d'autres substances comme les polyphénols ou les phytostérols.

Je n'ai trouvé nulle part sur internet ou dans les quelques livres sur les huiles végétales en ma possession, ni de liste classant les huiles selon leur degré de résistance à l'oxydation, ni d'informations précises, quantifiées qui pourraient permettre de déterminer cette résistance en fonction de la composition de l'huile. J'ai reçu en cadeau, après avoir commencé à rédiger, le livre d'Hélène Berton, "Les huiles essentielles pour la peau" Ed.Favre, elle présente quelques huiles et indique leur facilité à rancir par un nombre de R. Je partage ses indications pour certaines huiles mais je suis assez surprise par d'autres. Je ne modifie pas la suite de mon article...

On trouve des listes de "durée de vie" en tranches de mois, avec des huiles qui ne sont toujours pas classées dans les mêmes tranches selon les sites, des informations parcellaires...Et parfois contradictoires ! Il suffit que je dise huile d'amande douce ou huile de germe de blé pour que vous compreniez de quoi je parle.

Donc, voila ce qui résulte d'un melting pot d'infos a priori exactes, de mon expérience corroborée par celles d'autres expérimentatrices !

beurreGras peu fragiles supportant la chauffe rangés par fragilité croissante :

  • Huile de jojoba : en fait plus une cire qu'une huile puisqu'elle est composée d'esters et non de triglycérides
  • Le beurres naturels durs : karité, cacao, palme, mangue, sal, illipé, kokum. Un petit bémol pour les beurres artisanaux (karité, palme...) dont le mode de fabrication peut induire une plus grande fragilité à l'oxydation. (Merci Michèle)
  • A priori les beurres fabriqués à partir d'huile hydrogénées : beurre d'amande, de macadamia, d'argan, d'abricot, etc. Une interrogation pour les beurres fabriqués à partir d'huiles très fragiles à leur état liquide, comme le beurre de chanvre par exemple
  • Les huiles semi-solides, parfois appelées beurres : coco et babassu. Une interrogation pour des huiles qui, si leur partie triglycérides est bien riche en acides gras saturés, comprennent également des composants autres leur conférant des propriétés particulières : calophylle, neem, andiroba, chaulmoogra... Ces composants ne risquent ils pas d'être altérés par la chaleur ?

huileLes huiles liquides résistantes qui peuvent être chauffées : olive surtout et macadamia, argan, pépins de framboise, moringa, marula, son ou germe de riz

Huiles fragiles : noyau d'abricot, noyau de pêche, amande, pépin de courge, carthame, tournesol.

Comme d'autres huiles, ces deux dernières existent en version oléique, bien plus stable, comme vous pourrez le constater sur le site de l'huilerie Philippe Vigean. Je pense que c'est ce type d'huile oléique qui est utilisé dans les préparations commerciales, cosmétiques et macérations, sans indication, ce qui nous induit en erreur. Donc, sauf à vous procurer des variétés oléiques avec certitude, considérez ces huiles comme fragiles.

Huiles très fragiles : bourrache, onagre, rose musquée, kukui, chanvre, nigelle, lin.

Voilà un premier jet... Si beaucoup d'huiles de figurent pas dans cette liste, c'est que les indications trouvées sont contradictoires ou inexploitables... La discussion est lancée !

Le doute est présent pour certaines huiles courantes comme noisette, avocat et sésame.

Pour pallier à ce problème de perte de propriétés ou de qualité lors de la chauffe. Pour toutes les émulsions dont l'émulsifiant nécessite une température élevée (supérieure à 40°C), j'inclus toujours une huile "solide"  (en terme d'oxydation, pas de consistance) et de l'eau avec lesquelles je confectionne une émulsion à la température requise, forcément très ferme, bien compacte. Ensuite j'introduis les huiles plus fragiles de suite mais sans les chauffer et les huiles très fragiles, les hydrolats, les actifs à 40°C ou moins.

Source des images : panneau, flacon bleu, flacon HE, émulsifiant, cire abeille, xanthane, beurre, huile

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Commentaires
B
c'est un macérat sur base d'huile de coprah (coco raffiné) l'huile de base supporte donc bien la chauffe donc pas de problème en terme de rancissement, par contre, ne pas trop chauffer ni trop longtemps par rapport au propriétés spécifiques de la macération.
K
bjr a toutes<br /> je voudrais savoir si HV de monoi est fragile ou pas?<br /> merci
B
Ce n'est pas moi qui le dit Michèle...Je n'ai fait que traduire...<br /> Je sais bien que ce sont deux choses différentes, mêm si il peut y avoir, selon les cas, corrélation, mais si elle est riche en polyinsaturés et qu'en plus son taux de vitamine E n'est pas si élevé qu'on le dit si souvent, cela pourrait bien expliquer sa faible résistance à l'oxydation...
M
Je m'étonne de cette idée Blue:<br /> <br /> "The vitamin E content is low"<br /> "réputation de richesse en vitE de l'huile de germe de blé serait usurpée et dûe à des antioxydants ajoutés..."<br /> <br /> Ce n'est pas parce qu'on y ajoute des anti-oxydants qu'elle n'est pas riche en vit E naturellement. <br /> L'huile de germes de blé est souvent classée en 3è position après le soja et le tournesol pour leur richesse en vit E.<br /> <br /> L'huile de tournesol est une huile de base dont on extrait la vit E naturelle et pourtant elle rancit très vite aussi. <br /> La vit E naturelle d'Aromantic est extraite du soja et du tournesol.<br /> <br /> Je crois qu'il faut distinguer la richesse en vit E des HV et leur comportement face à l'oxydation. Ce sont deux choses différentes.
B
Pour le pépin de framboise, je te trouverais des infos Hind...Mais bon, vu qu'en général on la met en huile précieuse et pas en huile de base, on est pas obligé de la chauffer. Pour le sésame, je suis comme toi...Perplexe...
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