L'oxydation des huiles
L'oxydation des lipides est une altération chimique entraînant la formation de peroxydes et d'hydroperoxydes puis la libération de petites molécules de type aldéhyde et cétone. Elle provient de l'effet de l'oxygène de l'air sur les doubles liaisons des acides gras insaturés.
Il s'agit d'une réaction en chaîne complexe, évolutive et irréversible.
Le phénomène est incontournable dès que le corps gras est isolé de son « milieu naturel » (cellules oléifères pour les graisses et huiles végétales, adipocytes pour les corps gras animaux).
Ces altérations se traduisent sur le plan organoleptique par une modification de l'odeur, du goût et même de la couleur : apparition d'une odeur de rance , d'un goût métallique, d'un goût de « suiffage », blanchiment de l'huile (oxydation des carotènes, pigments oranges).
Les
facteurs déclenchants ou aggravants de l'oxydation sont :
* L'aération
par renouvellement de l'oxygène disponible (ouverture des
flacons ou pots).
* La
lumière (les ultra violets), d'où l'intérêt
des contenants opaques et de la conservation dans un lieu sombre.
* La
température, d'où l'intérêt de conserver
au réfrigérateur les huiles fragiles et de ne pas les
* chauffer lors de la confection d'un cosmétique. (Voir "Ca
chauffe, ça chauffe pas?")
* La
présence de certains métaux (fer et cuivre), donc
veillez à la qualité de vos contenants.
* La
présence de certains photosensibilisateurs (chlorophylle,
certains colorants, certaines vitamines).
* Et bien
entendu des facteurs propres à chaque huile : composition en
acides gras (plus il y aura de liaisons insaturées, plus
fragile sera l'huile), présence de composés
anti-oxydants (tocophérols, phytostérols, etc.),
présence d'acides gras libres.
On connaît mal les effets des composés issus de l'oxydation des corps gras chez l'homme, toutefois les études sur l'animal (oui je sais...membres d'One Voice ne pas crier SVP, les études sont faites, autant exploiter leurs résultats...) donnent d'affreuses choses en test de toxicité aigüe (perte de poids, retard de croissance, tumeurs, etc.).
Par exemple, les aldéhydes ont des effets cytotoxiques et mutagènes.
Même si, bien entendu, un contact externe dans des cosmétiques ne conduira pas directement et immédiatement à ces effets, cela prouve bien que les produits d'oxydation, c'est pas glop du tout et qu'ils doivent absolument être évités.
"On" (qui se reconnaîtra ! lol) me fait remarquer de préciser qu'une huile oxydée est particulièrement comédogène. Effectivement, les points noirs sont provoqués par l'accumulation de matières dans un pore dilaté, matières qui s'oxydent et noircissent...Donc forcément si on étale une huile déjà oxydée dessus...
Quelque part, mieux vaut ne rien mettre sur sa peau qu'une huile oxydée !
Sources :
- http://www.iterg.com/Qu-est-ce-que-l-oxydation-des
- http://www.la-cuisine-collective.fr/dossier/haccp/articles.asp?id=49
- http://www.john-libbey-eurotext.fr/en/revues/agro_biotech/ocl/e-docs/00/04/0D/03/article.md?type=text.html
- http://www.iterg.com/IMG/pdf/OXYDATION_colloque_silliker_dec_2006_ARC_v3_-14.pdf
Source des images : Huiles, ça pue !
Rappel articles du blog sur le thème de la conservation :
- La conservation
- L'oxydation des huiles
- Les antioxydants
- La lutte contre les bactéries et champignons :Généralités, Les conservateurs 1 : alcool, benjoin, borax, glycérine, Les conservateurs 2 : l'extrait de pépins de pamplemousse